VOUS ÊTES ICI : ACCUEIL HISTOIRE 18E SIÈCLE PAOLI PASQUALE ET SES ARMÉES (1755-1769)
Paoli Pasquale et ses armées (1755-1769)
Dernière mise à jour de cette page le 31/03/2016
Cantons concernés : Bastia , Borgu , Bustanicu , Conca d'Oru , Corti , Île-Rousse , Venacu
Pasquale Paoli est un homme intelligent, visionnaire et clairvoyant. Un autre projet l’obsède, peut-être le plus important : l’ouverture de son gouvernement sur la mer. Pour ce faire, Paoli sait qu’il doit gagner le concours des Corses du nord, ceux du cap. Considéré comme la patrie des marins insulaires, le cap devient rapidement un enjeu stratégique incontournable. L’idée du Babbu est claire : conquérir le cap et mettre à flot une marine corsaire capable de briser les communications entre l’île et Gênes.
En janvier 1760, à la tête de 2.000 hommes, Paoli attaque le village de Rogliano et s’empare d’une des tours. Les Naziunali (Nationaux) prennent ensuite la petite tour de la Chiapella dans le golfe de Macinaggio. Peu à peu, les paolistes gagnent du terrain, au grand désarroi des Génois qui résistent néanmoins à un siège à Macinaggio. Les Génois et Paoli le savent, si Macinaggio tombe, c’est tout le cap qui tombe ! En janvier 1762, le cap se rallie à Paoli lors de la cunsulta de Luri. La partie est presque gagnée.
Mais le temps presse. Paoli doit aller vite. L’île a besoin de rétablir les échanges avec la Méditerranée. Le Babbu espère profiter du conflit qui ne cesse de durcir entre la marine française et la navy britannique. Il est temps de créer une marine corsaire. Gio Battista Peri, un ancien sous-lieutenant des grenadiers au service de Louis XV est engagé pour diriger la marine corse. Des navires privés, et d’autres achetés par le gouvernement sont équipés. D’autres vaisseaux sont mis en chantier à Centuri et Farinole. Malgré cette belle débauche d’énergie, on considère que la flotte n’a jamais dépassé les quinze navires. Ces vaisseaux ne sont que faiblement équipés. Deux canons tout au plus, et soixante-dix marins. Les bons capitaines se font rares. Mais pour Paoli, il s’agit d’une énorme victoire. Le pavillon à tête de Maure circule à présent sur les mers et est enfin reconnu. A Livourne, la flotte pénètre dans le port sous les acclamations de la population. Afin de favoriser la croissance de cette marine, Paoli décide de développer L’Ile-Rousse et de faire de son petit port une vraie base navale. Afin de gagner en crédibilité, Paoli n’hésite pas à se lier d’amitié avec les Barbaresques. Il ordonne à ses marins de ne s’attaquer qu’aux vaisseaux génois et d’entretenir les relations les plus courtoises avec les corsaires de Tunis. Le bey de Tunis va jusqu’à lui envoyer des cadeaux en Corse afin de remercier le Babbu de son hospitalité. Une attitude qui choque une fois encore le clergé insulaire. Et pas seulement.
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