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Grammaire corse

Dernière mise à jour de cette page le 02/01/2013

Grammaire corse pour le collège et l'école de Gilbert Romani avec la participation de Paul Colombani, Paul Desanti, Dominique Luzi.

Présentation

Entreprise paradoxale que celle d'écrire une grammaire ! Ne s'agit-il pas, en se fondant sur « l'usage » et en traçant « les contours d'une norme » (Hagège), de consolider le passé tout en sachant qu'une langue évolue et s'inscrit - si elle veut vivre - dans une perspective ouverte sur l'avenir ?

La grammaire ne saurait donc être un arsenal de règles destinées à réprimer et brider à l'excès l'esprit de créativité du locuteur, qu'il s'agisse de l'oral ou de l'écrit. Elle ne répondrait pas à sa véritable finalité si elle devait stériliser cette imagination vivifiante et organisatrice qui opère à l'intérieur de la langue selon les lois propres à cette dernière. Une langue est un système complexe dans lequel « tout se tient » et tel que la transmission du sens passe par des relations réciproques entre des formes dont il appartient à la grammaire de dresser l'inventaire et d'établir la codification.

Cependant la grammaire ne fonde pas une science, elle initie à un art. Enfin une grammaire c'est aussi une institution riche de symboliques et fondatrice de nos identités. 1492, année de la découverte de l'Amérique et de l'étape finale de la Reconquista, fut également celle de la première grammaire en langue espagnole de Nebrija. Notre vision du monde à travers la fenêtre de la langue résulte du jeu complexe de trois logiques et de leur subtile « dialectique » : la logique de la liaison, celle propre à la langue, et celle, moins visible, de notre inconscient collectif et communautaire. Ce sont là trois « grammaires » qui balisent et informent notre parole. Avec sa GRAMMAIRE CORSE POUR LE COLLÈGE ET L'ÉCOLE, Gilbert ROMANI, dont on connaît la qualité des travaux didactiques, apporte une contribution précieuse à l'enseignement de notre langue corse si riche dans sa diversité et ses fécondes tensions.

Claire, simple, méthodique comme doit savoir l'être un tel outil, cette grammaire répond aux besoins des élèves du collège et du Cycle III de l'école élémentaire. Elle trouve son application dans la méthode d'accompagnement DITELA CÙ ME, méthode conçue par l'auteur dans un esprit de complémentarité. L'élève ne doit-il pas, en effet, « délier sa langue » en construisant des phrases dont il maîtrisera peu à peu l'expansion ? Communiquer n'est-ce pas la fonction même de la langue ? Et cela dans un respect de la norme qui n'empêche pas d'imaginer, d'inventer. Ce respect n'est-il pas en même temps, une éducation à la vie en commun dans une société capable de passer du « clos » à « l'ouvert » ? Même si la grammaire ne procède pas de la logique d'un ordre préétabli, celui de la Raison, elle ne peut que favoriser - si elle est bien enseignée - la formation du jugement et de l'esprit logique sans lesquels une société ne saurait être que magique et/ou totalitaire. Cette grammaire est un outil. Aussi n'est-ce pas sans pertinence que Gilbert Romani s'est référé au français. Le maître y trouvera, en tant que de besoin, des « points d'ancrage et de contact » entre les deux langues. Dans le même esprit, on recommandera, chaque fois que cela sera possible, de s'appuyer sur la grammaire italienne ou espagnole pour préciser les convergences et noter les différences.

Marie-Jean Vinciguerra, Inspecteur Général de l'Éducation Nationale. (Source : éditions DCL)

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