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Vincentello d'Istria (par Giovanni della Grossa)
Dernière mise à jour de cette page le 17/07/2013
Vincentello d'Istria est né en 1380, et est décédé le 27 avril 1434, à Gênes. Ce dernier fut Comte de Corse et Vice-roi de Corse.
Giovanni della Grossa, qui l'a connu intimement, dépeint Vincentello de cette manière :
"De haute taille,il avait les bras petits et arqués au point qu'il ne pouvait les tendre complètement. Les doigts courts et gros se terminaient en spatules ; le visage était ridé comme celui d’une vieille femme, mais illuminé par de beaux yeux noirs. Une verrue énorme placée près du nez sous la paupière droite laissait croire au premier abord que c'était un œil sorti de son orbite et qui pendait. Il avait de grosses jambes, un buste bien proportionné et malgré tout, l'ensemble de sa personne ne manquait pas de charme. Ce corps donnait au physique l'impression d'une vigueur peu commune ; c'était celui d'un lutteur infatigable que les combats et les blessures n'épuisèrent presque jamais. Au moral, le personnage était sensuel, violent dans ses passions, prêt à tout pour les satisfaire, à la ruse comme au crime ; il poursuivait de ses assiduités les jeunes filles et les épouses de ses vassaux qui avaient le malheur de lui plaire et ne reculait devant aucune mesure pour arriver à ses fins. Vindicatif à l’excès, comme tous les hommes de cette époque un peu barbare, semblable aux lourds guerriers du Moyen-Âge en France, il poursuivait ses ennemis d'une haine implacable, qu'ils fussent génois ou membres de la famille della Rocca ; s'il ne pouvait les atteindre dans leur personne même, il s'emparait de leurs biens et déshonorait les femmes. Redouté et haï par ses adversaires, il permit tout à ses favoris. Toutefois peu sanguinaire par tempérament, il n’aime pas à verser le sang inutilement. Jamais on ne le voit mettre à mort les prisonniers ou ordonner le massacre. Plus humain en cela que beaucoup de ses adversaires, il relâche les ennemis insignifiants et permet aux autres de se racheter. Quand le hasard de la guerre lui livre son rival le plus redoutable, le génois Fregoso, grièvement blessé, il lui fait prodiguer tous les soins nécessaires et le laisse se rétablir avant de l’enfermer comme otage dans une forteresse..."
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