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Pozzo di Borgo Carlo Andrea
Dernière mise à jour de cette page le 22/12/2012
Cantons concernés : Aiacciu
Charles André, comte Pozzo di Borgo, est né à Alata non loin d'Ajaccio, le 8 mars 1764, et est décédé le 15 février 1842. Ce dernier fut un homme politique et diplomate au service de la Russie, et surtout un fervent opposant à Napoléon Bonaparte.
Charles André Pozzo di Borgo est né dans une famille noble corse, au moment de l'indépendance de l'île, sous Pasquale Paoli, et quatre ans avant Ponte Novu, et l'annexion de l'île par la France. L'enfant prend la direction de Pise, afin d'y recevoir une éducation. Sa famille est alors alliée politique avec les Bonaparte. De ce fait, il y a une proximité avec Napoléon et Joseph Bonaparte. Pozzo di Borgo est l'un des deux délégués envoyés à l'Assemblée nationale afin de demander l'incorporation politique de la Corse à la France. Par la suite, il devient député corse à l'Assemblée législative. Il y siège pendant quelque temps, jusqu'en août 1792.
La Révolution française tourne au vinaigre, et décide de revenir en Corse. Son retour sur l'île coïncide avec celui de Pasquale Paoli, qui en a terminé avec son premier exil londonien. Les deux hommes se rencontrent. Pozzo di Borgo est ensuite élu procureur-général-syndic, alors que Paoli prend le commandement de l'armée. Les deux hommes s'opposent dès lors aux Bonaparte. Avec Paoli, Pozzo di Borgo refuse de se rendre à une convocation à la barre de la Convention. De leur coté, les Bonaparte soutiennent les autorités révolutionnaires, de sorte que Pozzo di Borgo se brouille avec la famille de Napoléon.
Allié à Paoli, Pozzo di Borgo est favorable à l'intervention anglaise sur l'île. De 1794 à 1796, lors du royaume anglo-corse, Pozzo di Borgo est alors président du Conseil d'État, sous l'autorité de sir Eliott.
A la fin du royaume anglo-corse, Pozzo di Borgo est contraint de quitter la Corse une nouvelle fois. Il est exclu de l'amnistie générale et doit se se réfugier à Rome. Les autorités françaises, rancunières et désireuses de l'arrêter, demandent son expulsion d'Italie. Pozzo di Borgo doit se résoudre à pousser son exil jusqu'en Angleterre, où Pasquale Paoli se trouve également. Il accompagne ensuite sir Eliott à Vienne. Il reste en Autriche pendant six longues années.
En 1799, il suit Alexandre Souvorov dans sa campagne d'Italie. Sa brouille avec Napoléon tourne à l'obsession. Pozzo di Borgo, ne rêve que d'une chose : renverser les ambitions du jeune Bonaparte. Il est même reconnu comme un "ennemi dangereux". Cela n'empêche pas Napoléon d'accéder au pouvoir, et de devenir Empereur. C'est d'ailleurs au moment du couronnement de ce dernier, en 1804, que Pozzo di Borgo, grâce à l'influence du prince Adam Jerzy Czartoryski, entre au service diplomatique de la Russie. Il est alors nommé conseiller d'État au collegium des affaires étrangères de Russie, le 28 septembre 1805.
Pozzo di Borgo est alors chargé de plusieurs missions. Il est employé comme commissaire auprès des Anglo-Napolitains puis auprès de l'armée prussienne, ou encore chargé d'une mission importante à Constantinople (1807). Toutefois, l'alliance de Napoléon et d'Alexandre 1er à Tilsitt le contrarie. Napoléon, également rancunier, demanda son extradition. L'Empereur parvient à le faire expulser de Vienne. Pozzo di Borgo doit se résoudre à retourner à Londres. Il y demeure jusqu'en 1812.
Alexandre 1er le rappelle alors. Il participe aux batailles de Gross Bereen, Dennewitz et Leipzig, et continue d'oeuvrer contre les intérêts de Napoléon, faisant tout son possible pour contrarier l'Empereur. Il s'assure notamment de la coopération de Bernadotte contre Napoléon.
La chute de Napoléon et la restauration de la maison de Bourbon en France profite donc à Pozzo di Borgo. Il devient ambassadeur russe aux Tuileries. Il assiste au Congrès de Vienne. Mais ses projets sont contrariés lorsque Napoléon quitte l'île d'Elbe. Durant les Cent-Jours, où l'Empereur marche sur Paris, Pozzo di Borgo doit se résoudre à quitter la France, et à rejoindre Louis XVIII en Belgique. Il ne reviendra à Paris qu'après Waterloo, et la défaite définitive de Napoléon.
En 1818, il est nomm comte et pair de France.
Le gouvernement français lui propose alors le portefeuille des affaires étrangères. Mais on l'accuse d'être responsable du renouveau de l'agitation libérale. Lorsque Charles X arrive au pouvoir, son influence aux Tuileries décroit. A la révolution de Juillet, quand le tsar Nicolas se montra réticent à reconnaître Louis Philippe, il permet d'éviter des difficultés avec la Russie. Pozzo di Borgo continue sa vie de diplomate et réalise ensuite de nombreuses visites dans toute l'Europe. En 1832, il visite Saint-Pétersbourg, puis retourne en Angleterre. En 1835, il est d'ailleurs transféré à l'ambassade de Londres. Mais sa santé décline en Angleterre et Pozzo di Borgo préfère se retirer, en 1839, et rentrer sur Paris. A sa mort, il est inhumé au cimetière du Père Lachaise.
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