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VOUS ÊTES ICI : ACCUEIL HISTOIRE 19E SIÈCLE ANTONMARCHI GIUSEPPE (DIT GALLOCHIO)

Antonmarchi Giuseppe (dit Gallochio)

Dernière mise à jour de cette page le 22/12/2012

Cantons concernés : Bustanicu , Moïta Verde

Giuseppe Antonmarchi est né vers 1801, à Ampriani. Il est l'aîné d'une famille de six enfants (quatre garçons et deux filles). On le surnomme rapidement Gallochio, et ce en raison très certainement d'une petite voix, souvent très enrouée et très aigue. Ses frères sont costauds et bien en chaire, mais Giuseppe est, au contraire, un enfant plutôt chétif et discret. Ses parents le destinent alors à une vie religieuse.

Giuseppe Antonmarchi se rend à Ajaccio, afin d'y réaliser des études au séminaire, puis retourne à Ampriani. Là, il tombe amoureux de Maria Luisa Vincensini. Cette dernière, âgée à peine de 15 ans, habite à Casevecchie. Cette rencontre détermine le destin de Giuseppe. Il perd la foi religieuse et fait promettre à la demoiselle qu'elle deviendra son épouse. Les choses sont plutôt sérieuse : la cérémonie de l'abracciu est réalisée et on fixe même la date du mariage. Mais Rosella, la mère de Maria Luisa, ne voit pas cette union d'un bon oeil, et espère un meilleur parti pour sa fille. Cette dernière ne veut pas de cette union et décide de se débarasser de son futur gendre. Afin de mettre fin à cette idylle, Rosella fait croire à Gallochio que sa fille fréquente un autre homme, un certain Cesar Negroni.

Avec le consentement de sa fiancée, Gallochio n'a pas d'autres choix que de l'enlever. Lorsque les amoureux reviennent au village, quelques jours plus tard, ils espèrent que les parents de Maria Luisa considèrent leur union comme un fait accompli. Mais il n'en est rien. Rosella redouble au contraire de colère. Elle va continuer d'oeuvrer pour briser cette union. Cette dernière officialise les fiançailles de sa fille avec César Negroni. Elle accuse ensuite Gallochio d'enlèvement, et le dénonce aux gendarmes.

Ces derniers se rendent immédiatement au domicile familial de Gallochio. Ce dernier n'a pas d'autre choix que de prendre le maquis, sans manquer de faire savoir à Rosella que le mariage qu'elle a organisé n'aura jamais lieu. Il n'est pas pris au sérieux. On rit dans son dos. Mais Gallochio va au bout de sa folie. La veille du mariage, il assassine le père de Maria Luisa d'un coup de fusil en pleine tête. Ce n'est que le début d'un bain de sang. A vrai dire, Gallochio est à l'origine de la plus terrible vendetta de l'histoire du banditisme corse.

Le jour même du mariage entre Maria Luisa et César Negroni, alors que les jeunes mariés rejoignent la chambre nuptiale, Gallochio assassine, toujours au fusil de chasse, César Négroni. Frappé en pleine tête, le jeune marié est le second tué. La folie de Gallochio ne s'arrête pas là. Viennent ensuite les assassinats de deux cousins de la famille, Joseph et Victor Filippi, puis de François-Xavier Giacobetti, le frère de Rosella. La famille Negroni réplique, et se lance dans la vendetta. Elle assassine à son tour, Carlo Filippo, le plus jeune frère de Gallochio. Deux autres membres de la famille de Gallochio sont ensuite également tués. Jules Négroni est arrêté par les gendarmes et condamné à perpétuité. Il se suicide au bagne de Toulon quelques mois plus tard. Les deux autres frères de Gallochio, Francescu et Don Marcu sont abattus ensuite par les gendarmes. La tuerie s'envenime et prend des proportions incroyables.

Les mois suivants, une trentaine de gendarmes est assassinée. Gallochio s'entoure de robustes bandits, comme Sarrochi dit "Ceccu", Tiodoru Poli, et les frères Gambini. Complètement dépassé par les événements, le préfet de Corse décide de négocier avec ces bandits. Le représentant de l'Etat en Corse propose un passeport pour quitter le pays en toute impunité. En août 1823, Gallochio accepte de quitter la Corse. Il s'enrôle dans l'armée gouvernementale, en Grèce, pendant trois ans. Lorsqu'il revient en Corse, il a un grade d'officier supérieur. Et il est riche !

Toutefois, le 18 novembre 1835, sur la commune d'Altiani, il est tué d'un coup de machette dans le dos. L'assassin s'appelle Serpentini. Ainsi se termine l'histoire de ce terrible bandit, amoureux transit, promis à l'église, mais auteur de 45 assassinats et 27 fois condamné à mort par contumace.

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