VOUS ÊTES ICI : ACCUEIL HISTOIRE 18E SIÈCLE PAOLI PASQUALE: SON DERNIER COMBAT (1789-1793)
Paoli Pasquale: son dernier combat (1789-1793)
Dernière mise à jour de cette page le 31/03/2016
Cantons concernés : Corti
Les années ont passé. Vingt ans. La révolution de 1789 en France a rapproché le Babbu de la nation qui l’a écrasé à Ponte Novu. Pasquale Paoli écrit au roi de Grande-Bretagne afin de lui annoncer qu’il quitte son royaume pour passer en France. La monarchie française ayant été abattue, Paoli brûle d’impatience de rencontrer ces révolutionnaires qui ont suivi ses pas. Huit mois après la prise de la Bastille, Paoli dîne avec Boswell pour un repas d’adieu. Le 3 avril 1790, le Babbu débarque à Paris, où des Corses l’accueillent. En moins d’une semaine, Paoli rencontre quasiment tous les membres de l’assemblée, il croise Mirabeau, Robespierre et La Fayette. Ce dernier lui ouvre les portes des salons révolutionnaires. Sans doute que le Corse, à présent vieillissant, apprécie La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen. Se sent-il précurseur de ce monde nouveau ? Pense-t-il à son père Giacinto ? Probablement.
Mais Paoli pense surtout à la Corse. Son amour pour sa terre natale est viscéral. Il est tenace. Le 22 juin, il quitte Paris et prend la direction du sud. C’est un 14 juillet que Paoli retrouve son pays après un exil de 21 ans. Le Babbu débarque à Macinaggio, pose un genou à terre et embrasse le sol. Le 17 juillet, il est à Bastia où on l’accueille au cri des « Evvivu u babbu di a Patria ! » (vive le père de la Patrie), et à la fin du mois d’août, il retrouve son village natal, Morosaglia.
Le 9 septembre, Paoli est honoré à la cunsulta d’Orezza. Rattrapé par son tempérament passionné, il est élu président du département, président du conseil général et commandant de la garde nationale. Loin de désirer le pouvoir, on lui donne entre les mains. Il a alors 65 ans.
Alors qu’en France, la monarchie absolue est remplacée par une monarchie constitutionnelle, en Corse, Paoli retrouve peu à peu son influence. En 1793, il est rendu responsable de l’échec de l’invasion de la Sardaigne décidée par le comité de défense nationale. Mais ces accusations sont fausses, il n’y est absolument pour rien ! La révolution se radicalise à Paris, et le roi est décapité le 21 janvier 1793. Paoli désapprouve les méthodes des révolutionnaires et s’oppose ouvertement au régime de la Convention. Il s’agit d’un nouveau despotisme à ses yeux. Il est dénoncé comme un traître par Marat.
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