VOUS ÊTES ICI : ACCUEIL HISTOIRE 18E SIÈCLE GAFFORI GHJUVAN PETRU, GÉNÉRAL DE LA NATION CORSE (1751-1753)
Gaffori Ghjuvan Petru, général de la nation corse (1751-1753)
Dernière mise à jour de cette page le 31/03/2016
Cantons concernés : Bustanicu , Corti , Orezza Alisgani
Mots clés : Pasquale Paoli
Ghjuvan Petru Gaffori est né à Corte, en 1704, et est décédé assassiné, en 1753 dans sa ville natale. il fut médecin de profession et patriote corse.
En juin 1751, en Corse, une nouvelle constitution est votée lors d’une cunsulta à Orezza. Giovan Pietro Gaffori (l'ancien secrétaire du roi Théodore de Neuhoff) est nommé général de la nation. Les révolutionnaires corses sont maîtres de l’intérieur de l’île, mais les Génois continuent d’occuper les ports et les principales citadelles.
Gaffori est nommé protecteur de la Nation corse, et en 1745, par une consulta réunie au couvent d'Orezza, pour lutter contre Gênes, les chefs historiques de la rébellion étant tous partis en exil. En 1746, il s'empare de la citadelle de Corte tenue par les Génois, en faisant preuve d'une grande bravoure. Il se rend alors maître du centre de la Corse. En 1751, il est nommé général de la Nation. Le 2 ou 3 octobre 1753, il meurt dans une embuscade tendue par six tireurs, dont son propre frère, dans le quartier de Saint Pancrace à Corte. Selon certains, cet assassinat a été commandité par les Génois ; pour d’autres, il s’agit d'une banale querelle de délimitation de propriétés avec la famille Romei.
Pasquale Paoli suit tout cela avec beaucoup d’intérêt. Mais pour l’heure, ses préoccupations sont ailleurs. Il est promu au grade de lieutenant en second au Real-Farnese, en février 1752. Il a 27 ans. Ce dernier ne manque pas de rester informé de la situation de la Corse. Il se dit, au début des années 50, que l’île est toujours sujette à de grandes agitations. On n’arrête plus les rumeurs. Gênes chercherait à céder le territoire. Encore faut-il trouver un acheteur. On parle de République. Sur l’île, cet assassinat ne manque pas de provoquer une nouvelle période de troubles. Les règlements de compte sont nombreux. Ce qui est sûr, et Pasquale le sait, c’est que les opposants à Gênes sont toujours aussi nombreux sur l’île. Mais ils sont aussi divisés. Clemente Paoli, le grand frère de Pasquale, veut sauver le mouvement national et lui redonner de la vigueur. Il est chargé de diriger un « Conseil de la Régence ».
De son coté, Pasquale est en contact avec les révolutionnaires les plus décidés. Il demeure très proche notamment de son cousin Nicodemo Pasqualini qui complote contre les Génois aux cotés de Clemente. C’est alors qu’on propose au plus jeune des Paoli de rentrer en Corse et de reprendre la lutte. L’idée séduit le militaire, mais il manque d’argent. Pasquale écrit à son père pour lui parler de ses projets et lui réclame quelques deniers pour passer en Corse. Désapprouvant l’idée de son fils, inquiet, Giacinto refuse. Mais l’idée fait son chemin. Pasquale Paoli prépare son retour en Corse, où, dit-on, des partisans seraient susceptibles de l’élire au rang de chef. L’idée n’est pas saugrenue. Pasquale sait que son nom est célèbre : la Corse n’a pas oublié Giacinto Paoli et connaît le charismatique Clemente, qui ne cesse de s’agiter avec virulence. De plus, on considère alors que seul un Corse de la diaspora pourrait avoir une chance d’unir les clans corses.
A la fin de l’année 1754, Pasquale Paoli prend la décision de mettre fin à son exil. Il prépare son retour. Mais il est pauvre et se trouve modestement vêtu. Son père lui refuse toujours une aide financière. Qu’importe, à presque 30 ans, Pasquale n’en démord pas. Sur l’île, les partis se déchirent, la situation est incertaine, le risque est grand, mais Paoli, déterminé, sait sans doute que là est son destin...
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