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L’habitat médiéval de Petricaghju (Castello-di-Rostino, Haute-Corse) Émilie TOMAS (docteur en archéologie médiévale, université de Corse, membre actif de l’Association pour la Recherche Archéologique en Corse)

Dernière mise à jour de cette page le 03/12/2013

Mots clés : archéologie

L’habitat médiéval de Petricaghju est implanté dans la vallée du Golo, à environ 35 km au nord-est de Corte. Il se situe dans la piève de Rostinu. L’occupation de ce site est documentée par les sources écrites qui le mentionnent pour la première fois en 1449, il est ensuite cité dans les registres de taille et présente une faible variation du nombre de feux : 5 en 1454, 6 en 1456, et 4 en 1492. Il n’est plus cité au XVIe siècle. L’habitat est installé sur les pentes d’un mamelon rocheux à environ 370 m d’altitude ; il se situe à environ 1 km de l’unique château de la piève. Les vestiges archéologiques sont noyés par un dense maquis, leur étendue est d’environ 3150 m² et se composent de deux bâtiments, de murs de soutènement et de clôture.

En 2009, une opération de fouille d’évaluation a été entreprise sous la direction d’Emilie Tomas ; l’objectif de ce diagnostic était d’apporter des éléments de réponse à la question de la fonction et de la chronologie d’occupation de ces petites exploitations dispersées de la microrégion du Rustinu.

L’étude archéologique a permis de mettre au jour les témoignages de l’occupation médiévale qui est matérialisée par les vestiges d’une habitation « A » qui correspond au schéma des maisons connues à cette période notamment au village de l’Ortolu (Sartène) : monocellulaire, accès par le rez-de-chaussée, présence d’un étage, la pièce est un espace de vie et de travail voire de stockage, couvrement en lauzes, murs édifiés avec des moellons de schiste et de gabbros liés à la terre argileuse.

Un deuxième bâtiment « B » est documenté à partir du XVIIIe siècle, comme l’indiquent les sources archivistiques.

Le site est ceinturé par de remarquables murs de clôture construit avec un appareil homogène et très serré. Cette construction est à l’origine de l’organisation du parcellaire de cette zone, ainsi sa datation antérieure à l’époque moderne, valide sa probable contemporanéité avec l’habitat médiéval. Le rôle de cette clôture peut s’expliquer par ce qui se trouve à l’intérieur : des terrasses aménagées par des murs de contention. Les résultats anthracologiques des charbons prélevés dans les niveaux du bâtiment A offrent des pistes de réflexion. Le constat le plus prégnant est la présence de la culture de l’olivier or, aucun élément ne confirme son exploitation au sein de la clôture où l’espace de culture est très limité. Nonobstant, les terrasses aménagées – espace de vie ou terrain de culture – sont le témoignage de l’appropriation par l’homme d’un site à la morphologie accidentée.

L’établissement médiéval se met en place vers le XIVe-XVe siècle, la céramique italienne (majolique archaïque monochrome et à décor vert et brun) illustre abondamment ces siècles. En revanche, un denier génois et de la céramique dépourvue de revêtement suggèrent une occupation médiévale dès la fin du XIIIe siècle voire la première moitié du XIVe siècle. Quant à son abandon, les sources écrites et archéologiques témoignent d’une désertion de l’habitat vers la fin du XVe siècle voire le début du siècle suivant.

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