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la Journée du livre corse - Journal de la Corse -

Dernière mise à jour de cette page le 28/08/2013

Cantons concernés : Aiacciu

Mots clés : auteurs corses , editeurs corses , livre

Le Vendredi 09 Août 2013 s’est déroulée, Place des Pamiers à Ajaccio, la Journée du livre corse. Les éditeurs et les auteurs corses se proposaient, pour la deuxième fois, de faire découvrir une riche production propre à notre île, l’occasion de présenter au public l'ensemble de la production qui traite de la Corse sous tous les aspects, à travers des ouvrages récents, mais également des ouvrages plus anciens qui gardent toujours une place dans ce panorama. Des auteurs et des illustrateurs étaient présents non seulement pour dédicacer leurs ouvrages, mais également pour se livrer à un échange avec les lecteurs. De fait, ce n’est pas très orignal de le souligner : en Corse  l’on publie beaucoup et des ouvrages de qualité. De toute évidence, jusqu’à ces dernières années, le public des lecteurs était au rendez-vous. Cette culture du livre peut expliquer, en partie, le succès aujourd'hui d’auteurs comme Jérôme Ferrari, Marcu Biancarelli ou encore, très récemment, Antoine Albertini avec son ouvrage très réussi « la femme sans tête ». Ripigliendusi Jules Renard, si pudaria dì pà i libri corsi isciuti è da esce : « quand’omu pensa à tutti sti libri à leghja, pudemu dì chì semu belli furtunati » ! Malgré tout, de nos jours, la crise touche le monde de l’édition insulaire. Les éditeurs doivent faire des choix sur des formats et des prix qui doivent être compétitifs et surtout privilégier la qualité. Ce type de manifestation est, de nos jours, une bouffée d’air pour ces petits éditeurs qui, à l’instar d’Alain Piazzola, président de l’Association des Éditeurs Corses, publie des ouvrages ambitieux comme cette « Histoire de la Corse », vol.1, d’Antoine-Marie Graziani. Il nous livre son sentiment.

 

Chaque année les éditeurs donnent rendez-vous aux lecteurs, Place des Palmiers, pour une  seconde journée des Editeurs Corses, le 9 août. Quel bilan tirez-vous de ces rendez-vous ?

 

C est un Bilan très positif pour plusieurs raisons. Nous avons constaté que la  fréquentation était soutenue autour des stands. D’autre part, le public était curieux et surpris, parfois, devant ce déploiement aussi riche. Surtout ce public était attaché à découvrir notre production en feuilletant les ouvrages et en posant des questions aux auteurs. Ainsi, les échanges avec les auteurs présents donnent un sens à cette manifestation qui se déroule sur une place qui fonctionne comme un carrefour, un forum. De par la configuration des lieux, une partie du public débouche Place des Palmiers parce qu'elle sait qu'il y a une manifestation, mais une autre partie du public tombe, si je puis dire, sur cette manifestation et vient de manière inattendue recueillir une image de la Corse à travers le livre.

 

 

Aujourd'hui pour faire vivre et connaître l’importante publication corse, ce type de rendez-vous  est-il incontournable ?

 

Il me semble indispensable et il faut le multiplier, c'est pourquoi d'ailleurs nous avons eu une opération en juillet et une en août, afin de rencontrer le plus de vacanciers possible. Ces rendez-vous permettent à chaque éditeur de présenter, à côté des nouveautés ou des parutions récentes, les ouvrages du fonds. Vous avez sur les tables des ouvrages qui ont pu être édités il y a quinze ans et qui ont encore toute leur place. Bien sûr les libraires exposent une partie de ce fonds, mais ce n'est pas pour eux la priorité. Ces manifestations sont pour nous l'occasion de les mettre en avant et de défendre l'idée qu'un livre peut avoir une durée de vie bien supérieure à ce que l'on imagine. Il y a derrière ce choix une vraie volonté de notre part. Pour en revenir à votre question, notre association va essayer de renouveler ce type d'opération dans d'autres points de Corse. Nous avons déjà réussi une implantation sur tout le pourtour méditerranéen.

 

 

La crise du livre frappe-t-elle la Corse ?

 

La crise frappe, je pense, tous les secteurs d'activité et les éditeurs n'y échappent pas. Chacun de nous essaie d'être prudent quant au prix à pratiquer pour une nouveauté, afin de pénaliser le moins possible le lecteur, éviter qu'il ne fasse pas l'acquisition d'un ouvrage pour des raisons économiques. Mais là n'est probablement pas la véritable raison de la crise qui nous touche. Elle est davantage liée au contexte culturel. Jusqu'à présent nous étions portés par les générations des années Quatre-vingt, attachées à leur histoire, leur culture, et qui traduisaient cet attachement par un réel intérêt pour tout ce qui se publiait. Aujourd'hui ce lien se relâche et si nous ne mettons pas en place un vrai programme en direction des jeunes générations, avec le concours de l'Éducation Nationale, de la CTC... pour leur montrer tout l'intérêt qu'ils ont à connaître l'histoire, le patrimoine, la littérature, la langue d'une île sur laquelle bon nombre d'entre eux sont appelés à vivre plusieurs décennies, nous serons confrontés à de vraies difficultés pour poursuivre notre programme éditorial et pour aborder, de manière plus large, la question de la culture. Autre inquiétude pour nous : ces dernières années, nous avons vu disparaître La librairie Lettres Sud, Aux Beaux livres, Plume en bulle, Ampart Carli pour ne parler que d'Ajaccio. Il reste en dehors des grandes surfaces, deux librairies. Voilà u n vrai signe d'inquiétude !

 

 

Comment expliquez-vous le dynamisme de l’édition insulaire ?

 

L'édition insulaire a su se diversifier, se professionnaliser, s'emparer de domaines autrefois portés par l'édition nationale. Mais selon moi le dynamisme est lié essentiellement au fait que nous avons des auteurs, dans tous les domaines, qui ont su apporter quelque chose de fort et de neuf à travers leurs écrits. La littérature a été à l'honneur ces derniers mois, on pourrait aussi parler de travaux autour de la langue corse, de tout ce qui touche aux loisirs, à la randonnée, du patrimoine qui a su nous sortir de l'approximation, de l'histoire réévaluée, revisitée, de la Bande Dessinée. C'est l'auteur qui est au centre du projet et le rôle de l'éditeur, à travers ses choix, consiste à l'accompagner du mieux qu'il peut.

 

Comment s’est déroulée la journée du 9 août ? 

 

Je dirai simplement que le 9 août, le public a pu découvrir sur les tables, chez chaque éditeur, des nouveautés dont les média ont pu déjà se faire l'écho. Des auteurs ont été présents, à côté des éditeurs, pour en parler. Quant à moi, au nom de notre association, je voudrais remercier le Journal De la Corse (JDC) pour leur contribution à faire connaître cette manifestation. Un éditeur, un auteur ne sont rien sans cette chaîne médiatique qui nous permet d'accompagner un livre dans son cheminement, de le faire connaître, de nous aider à lui donner vie.

 

Lisa D’Orazio

 

AssociationÉditeursCorses :

Fax : 04 95 20 91 68. Email : [email protected]

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