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Napoléon: seize ans et déjà officier

Dernière mise à jour de cette page le 31/03/2016

Cantons concernés : Aiacciu

En septembre 1785 - soit sept mois après le décès de son père – Napoléon Bonaparte passe l’examen de sortie de l’école, afin d’intégrer un régiment d’artillerie. Il est alors interrogé par le mathématicien Pierre-Simon Laplace. Napoléon est alors nommé lieutenant en second d’artillerie au régiment de La Fère du corps royal de l’artillerie. « J’ai été officier à l’âge de seize ans, quinze jours » écrira-t-il. Il est reçu 42e sur 58. Le régiment d’artillerie de la Fère se trouve alors en garnison à Valence.

A la fin du mois d’octobre, il rejoint les bombardiers au régiment de La Fère. On le décrit plutôt ombrageux, se tenant souvent à l’écart de ses camarades. Querelleur, il se montre le plus souvent dominant, riant peu, taciturne et sauvage. Les témoignages rapportent que Napoléon aime toutefois la vie au camp, le maniement des armes. A contrario, ce dernier ne porte qu’une attention négligée à la toilette, à l’élégance. Souvent négligé, ses habits sont rarement propres et ses cheveux pas coiffés. Un camarade de Brienne le décrit même comme étant un jeune homme « inadapté, insociable, impopulaire et agressif ». Il faut dire que le jeune Napoléon subit quotidiennement les railleries de ses camarades. On se moque de son accent corse, de son teint mâte, et de ses origines.

Retour à Ajaccio

Les années passent, et le jeune officier n’est toujours rentré chez lui, depuis son fameux départ de Bastia. Il parle de patrie : « Je suis absent depuis six à sept ans de ma patrie ». Le 3 mai 1786, pris de nostalgie, il écrit : « Des tendres sensations que me fait éprouver le souvenir des plaisirs de mon enfance, ne puis-je pas conclure que mon bonheur sera complet ».

Le jeune homme brûle de revoir sa mère, ses sœurs, et la Corse. En 1786, il obtient enfin un congé. Joseph témoigne : « Il nous arriva et ce fut un grand bonheur pour notre mère et pour moi. Il y avait plusieurs années que nous ne nous étions vus, mais nous correspondions habituellement par lettres. L’aspect du pays lui plut. Ses habitudes étaient celles d’un jeune homme appliqué et studieux (...). Il était alors admirateur passionné de Rousseau, ce que nous appelions être habitant du monde idéal, amateur de chefs-d’œuvre de Corneille, de Racine, de Voltaire, que nous déclamions journellement ». Toujours selon Joseph, ces ouvrages « occupaient une malle de plus grande dimension que celle qui contenait ses effets de toilette ».

Napoléon arrive à Ajaccio, le 15 septembre 1786, comme il le dit lui-même : « Je suis donc arrivé dans ma patrie sept ans et neuf mois après mon départ, âgé de dix-sept ans un mois ». Ironie du sort, quelques jours plus tard, à Bastia, le 20 septembre, Marbeuf décède à l’âge de soixante-quatorze ans. Quelques années, Napoléon écrit à son frère Joseph : « Il est urgent que tu ôtes le portrait de Marbeuf du salon. Enlève aussi le portrait de maman ». Pourquoi cela ? Napoléon craint-il des rumeurs ?

Napoléon retrouve donc sa ville natale, non sans une grande émotion. Les autorités françaises de l’époque réalisent alors une description assez précise de la ville. Ajaccio est une cité belle et prospère, peuplée de cinq mille âmes. C’est donc la deuxième ville de Corse, après Bastia. James Boswell disait déjà qu’Ajaccio était « la plus belle ville de Corse (avec) beaucoup de très belles rues et des promenades magnifiques ». Bercé par ses souvenirs d’enfance et les joies d’une vie familiale retrouvée, Napoléon prolonge son congé. Le 1er décembre 1786 il demande une prolongation de six mois. Là, il rédige un Mémoire sur la culture du mûrier. Puis, le 12 septembre 1787, un an après avoir quitté son régiment, Napoléon Bonaparte dit de nouveau au revoir aux siens, pour un second exil.

Suite - De la révolution française au coeur des affaires corses

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