VOUS ÊTES ICI : ACCUEIL HISTOIRE (PATRIMOINE) MUSÉES AJACCIO: MUSÉE FESCH L’EXPOSITION « VRAI ? FAUX ?, LE PRIMITIF ITALIEN ÉTAIT PRESQUE PARFAIT » AU MUSÉE FESCH À AJACCIO
L’exposition « Vrai ? Faux ?, le primitif italien était presque parfait » au Musée Fesch à Ajaccio
Dernière mise à jour de cette page le 19/07/2012
Cantons concernés : Aiacciu
Mots clés : exposition , Musée Fesch , Primitif italien
L’exposition « Vrai ? Faux ?, le primitif italien était presque parfait » nous entraîne à la découverte de ces primitifs italiens qui font l’orgueil du Musée Fesch. Mais plus que cette collection prestigieuse, le public partira à la découverte d’œuvres multiples, prêts de nombreux musées qui permettent de retranscrire l’histoire du « primitif italien ». Le point de départ est marqué par l’intérêt précoce du Cardinal Fesch pour ces œuvres qui joua un rôle déterminant dans leur redécouverte par les amateurs d’art. Au fil du XIXème siècle, le phénomène s’amplifie au point que les falsifications de ces œuvres deviennent légion. Cette exposition tend alors à raconter ce passage, tout en s’interrogeant sur la part du « vrai » et du « faux », ou encore le détournement d’images. Le public restera à n’en pas douter perplexe devant un Botticelli ou devant sa copie et cela en musique. En effet, depuis la réouverture du Palais Fesch en 2010, le musée a confié au metteur en scène d’opéra Waldemar KAMER le soin de concevoir une programmation musicale qui prolonge les expositions d’été. Cet été, le public pourra découvrir la musique qu’écoutaient les « redécouvreurs des primitifs italiens ». En effet, l’enthousiasme du XIXe siècle pour l’art de la Renaissance ne se limita pas à la peinture, mais se retrouve également dans la musique et la littérature de l’époque. Et là aussi la frontière entre le pastiche et le faux est facilement franchie. Trois concerts auront lieu les 1 er juillet, 15 juillet et 30 septembre dans la Grande Galerie. Une belle initiative du Musée Fesch qui impose une exposition novatrice où l’on peut admirer les œuvres du Musée et de nombreux inédits.
Ainsi, nous avons rencontré Esther MOENCH, commissaire de l’exposition et conservateur du patrimoine honoraire.
Présentez-nous l’exposition au titre, il est vrai énigmatique « le primitif italien était presque parfait » ?
Le titre se veut ludique : "presque parfait" renvoie bien sûr aux faux, mais pas uniquement aux faux : car entre un vrai primitif italien et un faux primitif italien, il existe bien des nuances et les copies, répliques ou pastiches sont présents dans la peinture depuis la Renaissance : les différentes sections permettent de faire comprendre au public ces différentes catégories : cela commence dès la Renaissance : dans l'atelier du peintre, le maître crée une composition originale et l'élève la copie : on peut alors parler d'original multiple.
L'intérêt pour les faux est cependant récent. La première exposition importante sur les faux Primitifs italiens a eu lieu au musée d'art et d'histoire de Genève en 1997 : le musée de Genève a été un prêteur important car il a hérité d'une collection en 1938 d'un collectionneur, HOLZER, qui avait un nombre important de faux.
En 2004, c'est Sienne qui a consacré une exposition à l'un des faussaires les plus géniaux de tous les temps Icilio Federico JONI, personnage fantasque et attachant, qui publie ses mémoires en 1932. Les plus grands faussaires étaient siennois et ont réussi parfois à duper les experts les plus éminents (comme Bernard BERENSON, le conseiller des plus importants collectionneurs américains de la première moitié du XXème siècle).
Comment s’est opéré le choix des œuvres exposées ?
Les œuvres ont été sélectionnées par un comité scientifique. Nous avons souhaité privilégier les collections françaises. Les repérages se sont fait en grande partie grâce au RETIF, un programme de répertoire (en cours) de toutes les peintures italiennes dans les collections publiques françaises, créé à l'initiative de Michel LACLOTTE, directeur honoraire du Louvre et spécialiste de Primitifs italiens ; ce programme de recherches mené au sein de l'Institut National d'Histoire de l'art de Paris sous la direction de Nathalie VOLLE.
Cette exposition a été l'occasion d'exhumer, des réserves du musée Fesch, un certain nombre d'œuvres et de les restaurer pour les présenter au public. Nous présentons également plusieurs tableaux de collections particulières (ou réserves de musée) qui n'avaient jamais été montrés.
(Source JDC 6 juillet 2012)
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