« Même pas morte » le premier polar à l'humour grinçant d'Anouk Langaney - Journal de la Corse -

Comme tous les étés, les éditeurs se sont réunis sur la place des Palmiers (Place Foch) à Ajaccio, pour le salon des Éditeurs corses. L'occasion de vérifier que le monde de l'édition en Corse est plus que prolifique : Bandes-dessinées, poésies, romans, essais et livres d'histoire.... tous les genres étaient représentés. En faisant le tour des stands de DCL, Albiana, Piazzola, Sammarcelli, Colonna Éditions, on ne pouvait que se réjouir de la diversité et de la qualité de ce qui était proposé à un public heureux d'échanger avec les éditeurs et les auteurs. Parmi, tous ces genres, il y en a un qui se porte particulièrement bien en Corse, c'est le polar. Il n'y a qu'un pas à franchir, alors, pour affirmer que la Corse est une terre de polar, de littérature noire. Les Éditions Albiana l'ont bien compris puisqu'elles dédient une collection particulièrement étoffée à ce genre littéraire et sont, chaque année, découvreuses de talent. Ainsi, nous avons rencontré une jeune auteure, Anouk Langaney, professeur de Lettres, formateur à l’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education de Corse (ex IUFM), qui dédicaçait pour la première fois son ouvrage "Même pas morte". L’histoire d’une grand-mère pas ordinaire, une grand-mère braqueuse ! Un livre qui déploie, avec humour, un spectacle épatant, une histoire servie par une écriture maîtrisée : un thriller haletant ! Une auteure qui attend les retours de lecture, elle qui jusqu’alors, métier oblige, décryptait les livres des autres ! Un ouvrage qui démontre bien que le polar, en Corse, compte des auteurs de talent et sait se renouveler sans cesse.

Présentez-nous cet ouvrage au titre bien énigmatique ?

C'est un roman noir, une sorte de thriller un peu paranoïaque. L'histoire est racontée par une vieille dame indigne, une ancienne braqueuse pleine de ressources, mais âgée et malade ; elle se sent menacée par des individus a priori moins forts qu'elle, mais tellement plus jeunes... La situation l'angoisse d'autant plus qu'elle a conscience que son cerveau lui joue des tours, mais quoi qu'il arrive, elle est décidée à ne rien lâcher !

Pourquoi le roman noir ? Qu'est-ce qui vous attire dans cette écriture ?

Le polar et le roman noir sont des genres que j'aime énormément, j'en ai dévoré des quantités et je m'y sens chez moi. Je sais ce que je recherche quand j'en lis : une mécanique bien huilée, et de l'énergie. Ma hantise, pour ce premier roman, c'était d'ennuyer mes lecteurs ! J'ai voulu une écriture rapide, dense, et - j'espère - amusante. Le genre s'y prêtait.

Vous êtes professeur de français, on peut imaginer comment vous est venue l'envie d'écrire !

J'écris depuis mon enfance. C'est l'envie d'être lue qui m'est venue plus tard ! J'ai fait un grand nombre de tentatives sans lendemain, avant d'arriver au bout d'un texte qui me semble assez valable pour l'envoyer à un éditeur. J'avais très peur de l'échec, peut-être justement parce que c'était un vieux rêve.

Même si cet ouvrage ne traite pas de l'île, la Corse est-elle une source d'inspiration?

Oui, mais je n'ai pas eu envie d'y situer l'action de mon livre. C'est délicat, surtout pour un polar : on court le risque de tomber soit dans les clichés, soit dans le politiquement correct en essayant de les éviter, ce qui ne vaut pas tellement mieux.

Enfin, on imagine que vous n'allez pas arrêter d'écrire en si bon chemin ...

J'ai un deuxième roman en cours qui avance bien, et une flopée d'autres projets plus ou moins réalistes... Beaucoup d'envies, et pas toujours beaucoup de temps ! Je serai à la librairie La Marge pour le « Vendredi Noir » le 26 juillet, et à Evisa le 03 août 2013.

Lisa D’Orazio

Contact : [email protected]

Journée des Éditeurs corses :

http://www.alta-frequenza.com/videos/alta_frequenza_in_giru_avec_alain_piazzola_editeur_63065