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Article - Exposition édicules votifs de Gênes et Bastia

Dernière mise à jour de cette page le 29/08/2013

Cantons concernés : Bastia

Le mercredi 3 juillet a été inauguré une exposition originale à l'Université de Corse  réalisée par le laboratoire « Lieux, Identités, eSpaces, Activités » (CNRS / Université de Corse) dans le cadre du Projet Identités, Cultures: les Processus de Patrimonialisation (ICPP) et de la Médiathèque culturelle de la Corse et des Corses (M3C« Gênes & Bastia, deux foyers emblématiques d’un art religieux populaire ». Les chercheurs de l’Université de Corse ont voulu mettre en exergue une tradition populaire, religieuse et artistique : la mise en place d'édicules votifs sur les demeures corses et ligures. Il s'agit de niches érigées sur la voie publique comportant une image pieuse à destination des passants." Les édicules votifs illustrent parfaitement un art à la portée du peuple qui s’introduit dans les quartiers, les rues et s’affiche sur les façades des maisons de notables. Ils incarnent la volonté du peuple de bénéficier de la protection divine en dehors des murs sacrés. Ces oratoires seront alors embellis tout au long des siècles, tant à Gênes qu’à Bastia. Vénérés, les édicules deviennent des lieux de prière incontournables de l’époque Moderne à l’époque Contemporaine (XIXe - XXIe siècles)". Rencontre avec le porteur du Projet, Frédérique Valery, Docteur en langues et cultures régionales, mention histoire moderne. Vacataire en Histoire des Arts, Università di Corsica Pasquale Paoli - Laboratoire LISA.

Comment est née l'idée de cette exposition ?

L'idée de cette exposition m'est venue lors de mes fréquents séjours dans la ville de Gênes, notamment dès 2007 durant mon année Postdoctorale (que j'ai réalisé au sein du Département des Arts de l'Université de Gênes sous la Direction du Professeur Lauro Magnani), je travaillais sur différents aspects du baroque en Méditerranée et je me suis intéressée à une approche plus populaire d'un art qui commence à s'afficher dans les angles des rues, au-dessus des portails d'entrée sous la forme de niches votives dédiées à la Vierge ou à divers saints et ce depuis le Moyen-âge. Le baroque est l'âge d'or de cet art populaire puisque ces édicules votifs se recouvrent dès lors de stucs, de marbres et de peintures. J'ai voulu montrer que les liens qui unissent la métropole ligure et Bastia en particulier, durant l'époque Moderne, mettent en exergue l'essor d'une religiosité populaire qui outrepasse les murs sacrés des églises. J'ai pu alors analyser le choix des vocables qui sont révélateurs des attentes de leurs commanditaires, qu'ils soient notables, simples marins ou encore faisant partie de diverses corporations de métiers ou de confréries.

Comparer Gênes et Bastia, cela permet de montrer nos ressemblances, notre héritage commun ?

Un héritage commun c'est indéniable, cependant j'ai pu remarquer que chacune d'entre elles a su s'approprier cet art populaire et l'orienter en fonction des goûts artistiques, des attentes et des besoins de sa population. Il ne s'agit en aucun cas d'un courant artistique uniforme, mais au contraire il est la démonstration d'un art qui puise sa créativité au sein des quartiers populaires.

Tout un chacun a pu remarquer ces statues au dessus de son portail, mais peu en connaissent la signification ?

S'il s'agit d'édicules votifs qui ornent les portails d'entrée des demeures, les statues peuvent être relatives à un saint patron qui ait un lien avec le prénom du maître de maison ou bien il peut s'agir d'un saint protecteur des gens de la mer, comme Saint Erasme si la famille est celle d'un marin, d'un pêcheur ou d'un négociant. On pouvait également mettre sa demeure sous la protection de la Vierge Marie ou d'un saint intercesseur contre les maladies épidémiques tel que Saint Roch.

Combien en avez-vous recensés à Bastia ?

Actuellement j'ai pu recenser une bonne quarantaine d'édicules votifs à Bastia et près de 126 à Gênes. Il faut prendre en compte le cas de Bastia qui a subi des destructions durant la Seconde Guerre Mondiale, certaines niches ont été détruites et disparues à ce jour, bien que Gênes ait également connu des dommages pendant la même période un grand nombre de ces niches et statues ont été sauvegardées et restaurées dans le Musée Sant'Agostino. On observe dans les rues de Gênes que nombreuses sont les fondations, les associations et même les banques qui s'affirment en tant que mécènes et participent à la réhabilitation de nombreuses niches votives.

Aujourd'hui sont-elles protégées, considérées comme des éléments de notre patrimoine ?

Gênes a pris conscience de son patrimoine et en quelques années, la ville a fait des efforts considérables, les niches votives font partie intégrante de cette campagne de sauvegarde et de mise en valeur. Ce n'est pas encore le cas pour Bastia, mais cela ne saurait tarder puisque dans le cadre de son label « ville d'art et d'histoire », cet art populaire fait partie intégrante de l'histoire de la Ville, des Bastiais et des Corses en général. Je suppose que les niches votives de la ville feront l'objet d'un programme de rénovation d'içi peu de temps.

http://www.univ-corse.fr/docs/ndoc2592.pdf

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