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Ottu di Dicembri: historicité

Dernière mise à jour de cette page le 04/04/2016

A l’instar de l’évocation des « mots-amibes » d’Ivan Illich l’Ottu di Dicembri, depuis une dizaine d’années, est cette « date-amibe » qui sollicite tous les publics, tantôt « Festa Naziunale », tantôt « Fête religieuse » jusqu’à la consensuelle « Fête de la Corse ». L’historicité de cette date est interrogée par les historiens. Elle fait référence à la Cunsulta d’Orezza du 8 janvier 1735, dans un XVIIIème siècle, une des plus belle et riche pages d’histoire de la Corse. Si l’on regarde un almanach le 8 décembre correspond à la célébration de l’Immaculée Conception, dogme fixé en 1854 par le Pape Pie IX. D’aucuns mettent en avant l’évocation à la Cunsulta d’Orezza du choix comme patronne de la Corse de l’Immaculée Conception, d’autres évoquent l’adoption, quelques années plus tard, d’une « Fête nationale » et demandent que ce jour devienne férié. Pour des historiens comme Antone Maria Graziani : « il ne s’est jamais rien passé un 8 décembre en Corse ». Par contre ce 8 janvier 1735 est proclamée une véritable « déclaration d’indépendance » (donc événement pour le moins le plus important) et curieusement peu évoquée au bénéfice de l’autre date ! Au-delà de l’anachronisme d’événements aussi distants dans le temps, faut-il de même le rappeler, la « célébration des fêtes nationales », comme le rappelle aussi Petru d’Orazio, est un concept qui naît, seulement au XIXème siècle, sous l’impulsion de la IIIème République.

Comme on le voit, la date du 8 décembre n’en a pas fini d’être un enjeu de mémoire, à mi-chemin entre une reconstruction historique et un besoin de commémoration. Un besoin qui semble, de fait, bien légitime et qui fait qu’aujourd’hui cette date est désormais entrée dans les mœurs. Car si on laisse de côté la contestabilité historique, on s’aperçoit que cette date peut devenir un bon prétexte pour sensibiliser dans les établissements scolaires à la langue et à la culture corses, comme l’a avancé Ghjuvan Maria Arrighi (doyen des Inspecteurs Pédagogiques de Corse). Plus qu’un jour férié, ces actions contribuent, lors d’une journée thématique, un peu partout dans l’île, à effectuer des activités culturelles du type ateliers, diffusions de documentaires et à appréhender l’histoire de la Corse. Certes, cet effort devrait être constant mais ce premier pas est aujourd’hui totalement admis par tous les acteurs politiques, culturels et institutionnels et en soi c’est déjà un petit miracle !

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