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Poli Théodore : les débuts d'un bandit légendaire

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Dernière mise à jour de cette page le 15/11/2016

Cantons concernés : Cruzini Cinarca , Dui Sorru

Théodore Poli est né à Guagno, en 1799.

Il est tout d'abord berger, et s’installe à Calcatoggio. Mais son intégration dans le village n'est pas facile. Déjà, et sans doute, parce qu'il est d'un village voisin, mais aussi et surtout en raison de son caractère ombrageux et autoritaire.

Extrait et traduction du périodique, L'Annu Corsu, édité à l'occasion du centenaire de la mort du bandit en 1932. L'auteur est Santu Casanova. Ce dernier a recueilli le récit des exploits du bandit auprès des anciens du village.

Théodore Poli est né à Guagno en 1799. Devenu berger, il s’installa à Calcatoggio, village qui surplombe le golfe de la Liscia, où ses chèvres trouvaient de nombreux pâturages dans les vallées de la Liscia et du Liamone, mais il fut mal accepté par les villageois à cause de son caractère ombrageux et autoritaire. À l’âge de vingt ans, il tira au sort sa conscription et fut appelé à se rendre à Ajaccio en abandonnant son pilone (manteau de berger) pour des pantalons rouges. Habitué à jouer du chalumeau et à conduire les brebis sous les hêtres comme Arminie, il refusa de répondre à l’appel et se tint toujours éloigné des gendarmes. Ces derniers, pour mettre la main sur lui prenaient toutes les précautions parce que l’oiseau était dangereux même en cage. Un beau soir, un maréchal et deux gendarmes se rendirent dans la maison du conscrit pour lui demander du fromage de montagne. Celui-ci avec beaucoup d’amabilité leur demanda combien ils en voulaient. Deux paires, répondit le maréchal. Alors il prit un panier et descendit dans la cave par la trappe. Quand il remonta, ils le saisirent au nom de la loi et lui serrèrent les menottes aux poignets. Une demi-heure après, ils partirent à Ajaccio avec le prisonnier.

Après trois jours passés à la citadelle d’Ajaccio, l’air marin très chaud pesait trop sur la tête brûlante de Théodore. Le matin du quatrième jour, il sortit tranquillement en ville et comme un mouflon prit la direction de ses montagnes. Chemin faisant il s’était procuré un fusil chargé à la chevrotine. Au moment où la nuit tombait sur les montagnes et les maisons de Guagno, l’homme entrait au village. Arrivé au presbytère il vit le maréchal entrer chez le curé. Le ciel était étoilé et un feu éclairait la maison. Après s’être serrés la main, le défenseur de l’ordre et celui de la religion s’assirent. Le maréchal en face de la porte qui était grande ouverte, et le prêtre devant la cheminée.

« Alors l’oiseau est en cage » dit le prêtre. « Nous l’avons enfermé pour sept ans » répondit le maréchal.

À peine ces paroles prononcées un coup plus fort que celui d’un canon ébranla le presbytère et tout le village. Le maréchal qui avait reçu toute la charge dans la poitrine, demeura raide sur son siège. Le prêtre se tordait par terre en hurlant : « à l’aide, paysans, je suis mort ».

Les villageois, entrant dans la maison et voyant le prêtre avec les mains rouges de sang du maréchal, dirent à ce dernier :

« Vous n’avez pas honte de rester aussi tranquille devant un pareil spectacle » « À l’aide Chrétiens, je suis mort » répétait le curé et l’autre était toujours aussi froid sur son siège. Alors ils se rendirent compte que le maréchal était mort et que le curé n’avait rien.

Ici commence la carrière sanglante de Théodore qui tirait sur les gendarmes innocents comme sur des grives. Trente-six procès-verbaux de morts sont au parquet général de Bastia, tous tombés sous les balles de Théodore.

Liens relatifs : Poli Théodore : les débuts d'un bandit légendaire - Théodore Poli : lettre du 18 juillet 1823 - Théodore Poli, bandit de la forêt d'Aïtone.

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