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Derbys corses de football: les premiers derbys de 1910

Dernière mise à jour de cette page le 07/04/2016

Cantons concernés : Aiacciu , Bastia

C’est en avril 1910, que l’A.C.A. et le S.C.B. se rencontrent pour la première fois sur un terrain de football. Au début des années 10, les matchs de rugby ou de football se déroulent, soit sur la place du Diamant, soit sur un terrain qui se trouve aux Salines (I Salini), non loin du château Baciocchi. En général, les spectateurs assistent aux rencontres pour des sommes très raisonnables : l’entrée [1] est fixée à 25 centimes environ, mais peut monter, occasionnellement, à un franc pour les grands matchs. Autour des rencontres existe déjà l’environnement qui fera la popularité du football au XXème siècle : fanfare, musique municipale ou apéritif. Le premier derby opposant l’A.C.A. au S.C.B. n’a aucune reconnaissance officielle, puisque la F.F.F. n’existe pas encore. C’est le temps des challenges : challenge Cagninacci, challenge Piccioni [2] ou challenge du Mine. Les rencontres se déroulent en général dans des ambiances bon enfant et sans agressivité. La rencontre A.C.A.-S.C.B. de 1910 a pour enjeu une somme de 100 francs. A cette époque, les matchs de l’A.C.A. attirent jusqu’à 2 à 3.000 spectateurs. Par exemple, un match contre Corte est l’occasion d’organiser une grande fête. Les montagnards sont accueillis à la gare avec fleurs et bannières. Ces derniers défilent ensuite dans les rues de la ville tels des héros. François Ortoli témoigne des matchs de ce temps : « On jouait sur la place du Diamant, puis après au stade Jean-Lluis. Sur la place du Diamant c’était beau ! C’était la fête ! Le 14 juillet on jouait sur la place du Diamant, et dans le kiosque à musique il y avait la fanfare, elle jouait pendant le match, c’était beau ! Si vous aviez vu ça ! Tout le monde venait en costume, bien habillé pour nous voir jouer ! Certains venaient en cabriolet et ils regardaient le match assis comme ça. D’autres amenaient leurs chaises, iè purtanaiani i sò carreghi ! (oui ils portaient leurs chaises !) Il y avait du monde, les hommes, les femmes, les enfants, c’était beau… [3] »

[1] Et oui, il fallait payer une « entrée » pour aller sur la place du Diamant les jours de match, ce qui n’a pas manqué de susciter un certain mécontentement de la part de quelques passants.

[2] Ce challenge est considéré comme l’ancêtre de la coupe de Corse de football.

[3] François Ortoli, gardien de l’A.C.A. entre 1920 et 1923. Entretien avec Didier Rey,La Corse et son football, 2003, Albiana, p.57.

Extrait de l'ouvrage de Frédéric Bertocchini, Un Seculu in Rossu è Biancu (éditions Albiana).

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