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Découvrir la flore du littoral avec Laurence SIMI-PICCIOCCHI

Dernière mise à jour de cette page le 25/10/2013

« À travers les sentiers du littoral, des trésors en danger » : Laurence SIMI-PICCIOCCHI propose aux Éditions Clémentine une découverte de la flore corse du littoral à travers 9 sentiers de l’extrême-sud. Cet ouvrage publié aux Éditions Clémentine, donne l’occasion au lecteur d’apprendre à identifier des plantes aux vertus nombreuses et qui sont, malheureusement, aujourd'hui en danger. Ce sont donc 200 espèces passées au crible, que donne à découvrir l’auteur. Cet ouvrage se conçoit alors comme un guide ludique, compact, à amener en balade. Il offre des fiches techniques pour chaque espèce auquel on accède par le biais d’onglets. Avec les Editions Clémentine il n’y a pas de pépins ! Allora ùn ci hè manca più scusa pà cunnosce a filetta ! Un ouvrage indispensable pour les amoureux de la nature ou ceux qui souhaitent protéger notre flore.

 

Comment avez-vous travaillé à recenser ces nombreuses variétés ?

 

J’ai parcouru 9 sentiers du bord de mer, représentatifs d’une bonne partie de la flore littorale insulaire, et ce, à toutes les saisons pendant une année et demi. J’ai pris en photo les principales espèces en fleur, des plus petites jusqu’aux arbrisseaux, arbustes et arbres. Ensuite est venu le travail d’identification et de recherche à travers divers ouvrages ou publications (scientifiques et grand public).

 

La flore corse du littoral présente-elle des spécificités ?

 

Déjà de par le simple fait de l’insularité avec de nombreuses espèces endémiques à la Corse. Sur le littoral, la flore corse est caractérisée par une adaptation à des conditions naturelles particulières et parfois extrêmes : la végétation peut-être soumise au manque d’eau, à la sècheresse (xérophile), au soleil (héliophile), aux embruns salés (halophile) et le plus souvent sur un substrat pauvre en apport nutritif constitué de sable mobile (psammophile), de gravillons ou de rochers. Ces plantes présentent tout un arsenal d’adaptations particulières comme des racines et rhizomes profonds qui leur permettent de puiser l’eau en profondeur, de résister au vent et même de fixer le sable des dunes. Elles possèdent des tiges rampantes à la surface du sable mobile permettant de se stabiliser. Elles sont de petite taille et ont des feuilles à surface réduite pour lutter contre l’évapotranspiration, éviter toute déperdition énergétique et offrir moins de prise au vent. Leurs feuilles offrent différentes protections tels que la rugosité, la pilosité ou une épaisse cuticule imperméable toujours pour limiter l’évapotranspiration et combattre la sécheresse et les effets du vent. Certaines ont une pilosité très dense et rase pour capter l’humidité, et dès qu’il pleut, leurs tissus se gorgent d’eau douce faisant ainsi des réserves, d’où leur aspect de plantes grasses ou succulentes.

 

Quelles sont les vertus de ces plantes ?

 

Certaines ont des propriétés médicinales multiples comme le panicaut maritime, l’immortelle d’Italie, le pavot jaune, le séneçon cinéraire, la mauve royale, l’anthémis maritime, la carotte d’Espagne, la renouée maritime, le diotis maritime, la criste marine… D’autres sont utilisées en cuisine comme l’ail (ou poireau) littoral, la salicorne d’Emeric, l’asperge à feuilles aiguës… Certains bois d’arbres (pin maritime, genévrier de Phénicie) étaient utilisés pour la construction (poutres à Bonifacio), certains arbustes (myrte, pistachier lentisque) pour les nasses des pêcheurs…

 

Certaines espèces sont-elles aujourd'hui menacées ?

 

La flore littorale corse est particulièrement sensible à la pression anthropique, elle est menacée par l’érosion des plages, la pénurie de sable liée aux prélèvements (normalement interdits) des camions, les impacts (tels les passages de véhicules 4X4, quads), le camping sauvage, les coupes de bois, les incendies, les prélèvements de végétaux…déchets en tout genre, sans oublier les espèces végétales envahissantes introduites par l’homme à des fins ornementales (comme les griffes de sorcière). Mais le plus grand danger actuel provient de la sur-fréquentation touristique sur les sites littoraux sableux et du piétinement des nombreux estivants, ainsi que du non respect de la loi « Littoral ».

 

Est-il important, pour sauvegarder ces plantes, d'apprendre à les connaitre ?

 

Cette flore est le fruit d’une longue évolution et d’une mise en place après la dernière glaciation puis la remontée du niveau de la mer. Or, en quelques décennies (depuis les années 1970 environ) le développement, lié au tourisme estival, détruit ce qui a mis des milliers d’années à se mettre en place. D’où le rôle positif des achats de sites (et leur protection) par le Conservatoire du Littoral et les créations de réserves naturelles, avec la réouverture de sentiers balisés et les mises en défens (par des ganivelles) actuellement les meilleures façons pour éviter trop de piétinements (cf. la plage et la dune de Roccapina où, depuis la pose de ganivelles, la végétation littorale se reconstitue). Il faut sensibiliser par tous les moyens, pour les générations futures. Cet ouvrage, attractif, didactique, ludique, accessible à tous et facilement transportable, le long des sentiers ré-ouverts et balisés, pourra j’espère y contribuer…

 

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