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Article - Arrêt sur images de 2003 sur la 5 sur les événements de Luri, regards sur la jeunesse corse

Dernière mise à jour de cette page le 07/11/2012

Cantons concernés : Bastia

Les actes violents médiatisés par la télévision sont souvent le fait de jeunes, lors notamment de manifestations. Ce basculement du traitement médiatique est lié aussi à une condamnation plus systématique du nationalisme. Depuis lors, ces dernières années, les actes violents perpétrés par des jeunes insulaires font l’objet d’une très forte médiatisation. L’exemple le plus probant est celui des événements de Luri. Le 4 septembre 2003, des jeunes jettent deux cocktails Molotov sur la gendarmerie du village. Le 11 septembre, sept jeunes du village sont alors interpellés. Dès le lendemain soir les incidents virent à l’émeute. Cette fois, trois voitures sont totalement incendiées, les projectiles pleuvent sur la gendarmerie, les gendarmes eux-mêmes sont menacés verbalement. Dans les médias, l’affaire est montée en épingle à tel point que les habitants de Luri, comprenant que l’image qui a été donnée d’eux dans la presse a contribué à aggraver la situation, tiennent une conférence de presse devant la mairie afin de faire le point et d’apaiser l’opinion publique.

 Arrêt sur images sur la 5 en 2003, dans son numéro Corse : une île et des clichés, du 05/10/2003, revient sur ces évènements qui stigmatisent la jeunesse. Les journalistes insulaires reprochent aux journalistes nationaux d’avoir exagéré les faits et présenté la jeunesse corse comme une jeunesse violente. Ils exposent notamment ce cas des jeunes habitants de Luri. Pour Rose Paolacci, journaliste à l’époque pour I TV, ces attitudes violentes des jeunes sont le fruit d’un contexte : « Je suis revenue 4 jours après pour repositionner le problème. J’ai été bousculée par des jeunes filles mais je n’en ai pas fait un flan car cela n’a pas de lien avec le motif. C’est lié à une ambiance difficile ». Ce n’est pas l’avis des journalistes nationaux qui y voient une manipulation des jeunes par les nationalistes. Selon Christine Clerc, journaliste au Figaro : « C’est une stratégie ! Les nationalistes prennent des voix avec cette tactique ». Suite à ces propos, Arrêt sur image diffuse un JT de TF1 où Jean-Pierre Susini, ancien militant nationaliste, et père d’un des jeunes inculpés à Luri, tient des propos qui choquent les téléspectateurs et qui ont, selon la journaliste du Figaro, contribué à mettre le feu aux poudres chez les jeunes, signe pour elle d’une manipulation nationaliste : « Nous tolérons les gendarmes, ils ne sont pas chez eux et nous n’acceptons aucune déportation ». En effet, l’emploi du mot « déportation » fortement connoté gêne. Le reportage d’Arrêt sur Images donne ensuite la parole à la femme de celui-ci qui explique « qu’il était mal quand il a dit cela ».

Pour Christine Clerc, c’est impardonnable : « C’est un langage habituel, ils sont intolérants. Il existe un double langage : l’État donne des sous, mais il est colonisateur ». Ce à quoi le journaliste Gilles Millet du Corsica réplique : « Si les gens sont posés en victimes, ils ont le droit de bousculer la caméra. Les mômes en banlieue quand ils voient les rappeurs comme ils sont stigmatisés, les médias pour eux c’est une honte… Ce sont tous des gens maltraités par les médias ! En Corse, il existe un côté caricatural, on en rajoute : puisque l’on est comme ça, on va faire pire ! ».Christine Clerc conclut en affirmant : « On devient ce qu’on est dans le regard de l’autre ». Cette affaire n’est qu’un exemple parmi le nombre important de reportages qui existent sur ce thème, mais elle paraît révélatrice d’un malaise et l’on pourrait faire, comme l’a dit Gilles Millet dans Arrêt sur images, un rapprochement entre le traitement médiatique de la jeunesse corse et celui de la jeunesse des banlieues qui, elle aussi, souffre de mauvaise presse. Ainsi, depuis lors, les jeunes corses souffrent d’un déficit d’image.

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