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ITW Albert Vannucci : C’est Alberto Muro qui m’a fait jouer défenseur…

Dernière mise à jour de cette page le 05/11/2012

Albert, peux-tu nous parler de tes grands débuts à l’A.C.A. dans les années 60 ?

L’A.C.A. était mon club d’origine. J’ai débuté dans une catégorie que l’on appelait « minimes » à l’époque. J’ai porté pour la première fois le maillot de l’A.C.A. à l’âge de 10 ans. Et je l’ai gardé jusqu’à la saison 70-71. Je suis donc resté à Ajaccio pendant de très nombreuses années jusqu’en professionnel. Je me souviens qu’à l’époque, je jouais attaquant. Comme Marius Trésor, je jouais donc aux avants postes. D’ailleurs, je marquais beaucoup de buts. Et puis un jour, Alberto Muro est arrivé à Ajaccio et il m’a fait jouer derrière. Il avait besoin d’un défenseur et je me suis donc retrouvé arrière latéral.

C’est un poste dans lequel tu excellais, puisque tu as ensuite réalisé toute ta carrière professionnelle à ce poste ?

Oui, tout à fait. Je me suis rapidement senti à l’aise en défense. Ils m’ont tout de suite faire confiance. J’ai ainsi joué beaucoup de matchs. Il faut dire que j’étais mis dans les meilleures dispositions. On m’a bien préparé. J’étais remplaçant quelquefois, et titulaire le plus souvent. En prenant de l’âge, j’ai trouvé de plus en plus de repères et j’ai ensuite été parfaitement à l’aise à ce poste.

A cette époque là, le Gazélec cartonnait en C.F.A., pourquoi avoir choisi l’A.C.A. ?

Justement, j’ai une anecdote (rires). Lorsque j’étais enfant, je jouais sur la place du Diamant, comme tant d’autres jeunes Ajacciens.  A cette époque, Monsieur Folacci était venu me voir jouer. Il était dirigeant du G.F.C.A. Après m’avoir vu jouer, ce dernier m’a emmené manger une glace avec Monsieur Armani, à Tahiti (plage). J’étais tout jeune, et c’était vraiment sympa. On m’a proposé de signer une licence au G.F.C.A. Quelques jours plus tard, un ami signait à l’A.C.A., et j’ai décidé de le suivre. J’ai donc failli signer au G.F.C.A. Mais finalement, je me suis retrouvé au stade Jean-Lluis pour l’aventure que l’on connaît.

Est-ce que tu te souviens de ton premier match avec les professionnels ? C’était en deuxième division…

Tout à fait, c’est en deuxième division que j’ai débuté. C’était en déplacement, à Limoges. C’est Alberto Muro qui m’avait sélectionné, et j’étais donc parti avec l’équipe pour ce premier déplacement avec les professionnels. Il me semble qu’on avait gagné 2 à 0, ou 2 à 1.

Vient ensuite le titre de champion de France de D2 de 1967. L’A.C.A. jouait encore au stade Jean-Lluis, je suppose que ça a dû marquer ta carrière ?

Tout à fait (enthousiaste, les yeux pétillent). Je me souviendrais toujours de ces matchs joués sur cette pelouse du stade Jean-Lluis. C’était vraiment fabuleux. Le stade était en ville. Il y avait du monde. J’ai donc joué la saison et nous avons été champions de D2, avec Jean-Jean Marcialis, Etienne Sansonetti. C’était une époque fabuleuse. Nous avons fait une fête inoubliable après le titre.  Je me souviens que nous avons été célébrer le titre au Grisby.

Il y avait quelque chose de magique dans ce stade Jean-Lluis. C’était le vrai stade de l’A.C.A. ?

Oui ! C’était le vrai stade de l’A.C.A. ! On sentait les spectateurs très près de nous. Et puis, on portait les couleurs de l’A.C.A. On savait, nous les joueurs, ce que ça représentait. On ne peut pas oublier ces débuts là, et ces matchs de ma jeunesse. Ce petit stade, qui se trouvait carrément en ville, nous portait sur le terrain. Je me souviens surtout de tous ces supporters qui se trouvaient tout près de nous. C’était fabuleux.

Quel effet cela fait, lorsqu’on change de stade ? Parce qu’à l’époque, le stade de Timizzolu était une enceinte neuve. Un monument, par rapport au vieux Jean-Lluis.

Lorsque nous avons quitté le vieux Jean-Lluis, nous avons tous eu un pincement au cœur. Mais il est vite passé lorsque nous avons commencé à jouer à Timizzolu. C’est vrai que nous pénétrions dans une autre dimension. Ca n’avait plus rien à voir. A l’époque, il y avait une piste autour du terrain, et de ce fait, les supporters étaient quand même assez loin de nous. Toutefois, jouer sur un grand terrain était quelque chose de fabuleux pour nous, les joueurs.

Tu te souviens du premier match joué à Timizzolu ?

Mon premier match à Timizzolu… (il réfléchit). Alors… Nous avons joué contre Bastia. Il s’agit bien évidemment de ce fameux derby dont tout monde parle encore aujourd’hui. Sans exagérer, il y avait 18.000 spectateurs. Il en en avait partout ! Partout… Le match s’est plutôt bien passé, car il me semble que nous avons gagné (4-0).

Indépendamment du score, il se dit que la rencontre a débuté avec 30 minutes de retard en raison d’incidents ?

Oui, tout à fait. C’était une histoire de fanion planté au centre du terrain. Les débats ont vite dégénéré. C’était vraiment très chaud, c’est sûr. Mais après le match, les choses se sont rapidement tassées.  Nous sommes partis tous ensemble boire et manger, pour finir la fête. Ca s’est bien terminé. C’est vrai que ça restera un souvenir inoubliable. C’étaient les vrais derbys !

Quelques jours plus tard, tu as reçu un télégramme que tu n’es pas prêt d’oublier, non ?

C’est vrai… Tout de suite après ce fameux derby, j’ai reçu un télégramme dela F.F.F. Il s’agissait d’une sélection avec l’équipe de France B de Georges Carnus. Quand j’ai reçu ce télégramme, je me suis dit : « Ca y est, maintenant c’est parti ! Maintenant, il faut aller jusqu’au bout ».

Puis le départ pour Sochaux, ça s’est fait comment ?

C’était lors de la saison 1970-1971. Tout cela grâce à Antoine Federicci, qui en plus d’être le président était l’homme à tout faire au club. Un homme extraordinaire. Je me souviens qu’un jour, Antoine était me voir pour me dire que deux clubs s’intéressaient à moi : le F.C. Sochaux, et le S.E.C. Bastia. J’ai préféré signer à Sochaux. C’est chez Antoine Federicci, àla Dolce Vitaque les choses se sont passées. Antoine m’a dit : « Albert ne t’inquiète pas, on va recevoir les dirigeants sochaliens chez moi, au Dolce Vita, et je m’occupe de tout ». Pour moi, c’était un contrat fabuleux. Mais il fallait partir… Après en avoir discuté avec mes parents, j’ai pris la décision de quitterla Corseet de tenter ma chance sur le continent. Le jour est j’ai signé restera un grand souvenir.

Les anciens qui se souviennent de toi sur le terrain disent que tu étais un joueur plutôt rugueux et que tu ne te laissais pas faire, c’est vrai ?

Oui, c’est vrai, je ne me laissais pas faire. Il faut dire que quand je portais le maillot d’un club, sur le terrain, je ne pensais qu’à ça. Je ne voyais pas autre chose que de défendre les couleurs de l’équipe. Aujourd’hui, j’ai bien l’impression que ce n’est plus le cas et que beaucoup de joueurs se trouvent dans un autre état d’esprit.

Enfin, est-ce que tu as des regrets sur ta carrière ? Sur tes choix passés ?

Non, aucun regret. Toute cette expérience était fabuleuse et extraordinaire. Maintenant, je souhaite à tous les jeunes de persévérer, et de réussir dans le football. Il faut faire ce métier avec amour propre, passion et envie. Il ne faut pas penser à autre chose, comme l’argent. Il faut être sérieux et ne penser qu’au club. Je crois qu’avec le football moderne, beaucoup de valeurs se sont perdues.

Voir Albert Vannucci.

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